Fief France : Les rois excommuniés

Petit unboxing de Fief, the lords miniatures un kickstarter de Asyncron reçu récemment. Pour ceux qui ne connaissent pas Fief, c’est un jeu de conquête et d’alliance dans lequel se marier avec un joueur puis le faire excommunier par son cousin pape de façon à épouser au dernier moment celui qui va gagner et le faire assassiner pour remporter la victoire est monnaie courante. Un jeu où se faire des amis en sorte…

Pour ceux qui connaissent Fief, le principe de Fief France est d’adapter le jeu de base à la carte de la France médiévale, pour rendre plus “roleplay” le fait de s’étriper entre comte, duc et barons, façon rois maudits…

Dans ce même objectif de rendre l’immersion plus complète afin que la trahison soit encore plus amère, Asyncron nous a gratifié de petites figurines de buste pré-peintes remplaçant les pions des personnages que vous contrôlez. Le set de figurine peut aussi servir sur votre ancien jeu. La peinture est simple mais efficace pour des pions de jeu de plateau et permets d’identifier clairement les personnages.

Hâte donc de pouvoir à nouveau réunir mes amis autour d’une table pour me brouiller avec eux définitivement avant le prochain confinement et être enfin débarrassé de toutes ces histoires de sociabilisation qui empêchent de crafter tranquille…

Mombasa : il fait bon être un colon !

Plateau de jeu en configuration de début de partie

On a testé Mombasa un jeu d’Alexander Pfister (Great western trail, Maracaibo, Isle of Skye), sorti par Gigamic en 2015 classé 87éme sur BGG. Le jeu est maintenant épuisé, mais j’ai réussi à mettre la main dessus sur Okkazeo (très bon site pour l’achat et la revente de jeux de plateau).

Le jeu nous propose d’incarner des compagnies commerciales colonisatrices (style compagnies des indes orientales, au choix française, britannique ou néerlandaise) et de commencer la mise en coupe réglée du continent africain. Ah ! il y a des thématiques qui ne vous laisse pas de marbre !

Une fois avalé les scrupules, on peut attaquer sans remords un jeu de placement et de collecte de ressources qui tient ses promesses en terme de complexité et d’interaction. Il est clairement optimisé pour 4 joueurs : à deux joueurs, la carte est trop grande pour que l’on se gène vraiment. Par contre comme le système est d’avoir la majorité dans les 4 comptoirs commerciaux (Mombasa, St Louis, Le Caire et Le Cap), même à deux joueurs, l’intérêt est préservé. A quatre la prise de tête doit être par contre garantie, mais c’est pour cela que le jeu fournit des casques coloniaux… (nan, je déconne…)

Anachrony : Empruntez maintenant, remboursez avant…

Anachrony : Position finale de notre première partie à 2 joueurs.

Après l’unboxing, on redéballe le jeu pour cette fois une première partie test d’Anachrony à deux joueurs (Covid oblige…). La mise en place est facilitée par l’utilisation des présentoirs de rangement des pions, car on ne peut pas dire que le jeu en manque. Le nombre de pions et de marqueurs est proprement hallucinant. Le plateau de jeu, lui, est relativement simple et consiste essentiellement en des espaces de placement des ‘ouvriers’.

L’originalité vient de la piste de temps qui se distingue par l’insertion en son centre d’un évènement ponctuel : le cataclysme, autour duquel le jeu est organisé. Non content de compter les tours, on va enregistrer sur cette piste de temps les “emprunts” que l’on va faire sur les générations futures et on va utiliser notre possibilité de voyager dans le temps pour les rembourser avant même de les avoir empruntés. Un concept original donc, et une mécanique qu’il faudra un peu de temps pour bien prendre en main, car absolument contre-intuitive. Par contre cela fait tout le sel du jeu.

Avant le cataclysme, dont l’avènement est connu de tous du fait de nos pouvoirs temporels, il faut se préparer à son avènement, en amassant des ressources et en préparant le monde d’après. Dès lors que le cataclysme a eu lieu, l’objectif du jeu change et cela devient dorénavant une course à celui qui quittera la terre au plus vite tout en assurant les conditions de la survie de son peuple. Le plateau d’actions change aussi et celles-ci deviennent plus rares et ne se renouvellent plus. L’urgence se ressent vraiment au niveau du jeu et il est bien difficile de se sauver sans y laisser quelques plumes…

Aeon’s End : Se prendre des baffes et dire merci !

Aeon’s End, Guerre Eternelle qui vient de sortir chez Matagot

C’est vrai que je préfère quand un jeu coopératif est difficile. Ca rajoute de la tension et évite les parties apéros où il y en a un qui réfléchit et les autres qui trinquent. Avec Aeon’s End, tous les joueurs dégustent ! Comment dire : même en mode facile, voire en trichant un peu sur les bords, on se fait tataner par ces satanés monstres. Petit extrait de nos stats, assez évocateur : 19 parties, 4 victoires !

Et pourtant on en redemande tellement le jeu est bon. Sinon, comment expliquer qu’on soit assez motivé pour enchainer 15 défaites. L’équilibre du jeu est tel que, jusqu’au dernier moment, la partie est extrêmement serrée et l’espoir de vaincre toujours à portée de main. Jusqu’à ce qu’un dernier déchaînement de la némésis balaye tout.

La thématique est simple : vous incarnez des mages dans une ville, dernier refuge de l’humanité; assiégée par des monstres, lorsque soudain l’un d’entre eux fait une percée. En face de cette némésis, 4 mages de la brèche s’avancent pour essayer de sauver le dernier refuge de l’humanité. A l’aide de leurs sorts, activés sur des brèches ouvertes sur le plan de la magie et chargés de l’énergie des cristaux de pouvoir, ils vont essayer de déjouer les manœuvres de la némésis qui menace de tout dévorer.

La base du gameplay est un deck building où vous ne mélangez jamais votre deck et où l’offre de carte est connue au départ et invariable durant toute la partie.

Ca parait basique, et bien pourtant la re-jouabilité est énorme car chaque Némésis dispose de mécanismes de jeux (pour ne pas dire une IA) particuliers qui font que les joueurs devront adapter leur manière de jouer, le panel de sorts dont ils vont pouvoir disposer, voire la composition de leur équipe avant de trouver la combinaison qui leur permettra de vaincre la créature. Et des Némésis, il y en a un paquet, et des mages aussi, et des sorts aussi, et des cristaux aussi, et des reliques aussi ! Au bout de près de 20 parties, je nous considère comme encore débutants, c’est dire…

Ne faut-il pas tendre l’autre joue ? Vas-y ! Remets en place le jeu ! On va se le faire, cette fois !

Wingspan Océanie : Un divin nectar !

La nouvelle extension de Wingspan, Océanie nous apporte une nouvelle fournée d’oiseaux dont quelques uns qui ne volent pas, des pouvoirs de fin de partie, de nouveaux objectifs, une nouvelle couleur d’œufs, des nouveaux plateaux joueurs et surtout un nouveau type de nourriture dans la mangeoire : le nectar. Celui-ci, joker temporaire, permet de remplacer les autres nourritures pour placer vos oiseaux.

Du coup l’action qui consiste à aller prendre de la nourriture à la mangeoire perd de sa suprématie, ce qui, à mon avis, n’est pas un mal. Il est ainsi plus facile de sortir des oiseaux, ce qui permet d’en découvrir toujours plus. Car l’intérêt majeur de wingspan, outre que c’est un excellent jeu, c’est surtout de collectionner les oiseaux, découvrir leurs caractéristiques et surtout lire, à l’intention de tous, les deux lignes de fluff au bas de chaque carte.

Le jeu est sorti sur steam où vous pouvez jouer, tout en écoutant les chants de chacun des oiseaux que vous posez. J’attends l’appli sur smartphone pour faire de même autour de la table et ce sera parfait. En attendant, je ne peux que vous conseiller l’excellente chaine youtube : le studio des trois becs.

7 Wonders Duel, Agora : Senatus Populus…

Position en fin de partie. Victoire politique !

Test de l’extension Agora pour 7 Wonders Duel d’Antoine Bauza et Bruno Cathala qui introduit un joli petit plateau représentant le sénat, l’agora dans laquelle on va pouvoir placer des politiciens qui, selon la majorité dans chaque chambre, va nous octroyer un petit bonus. Mais avec les politiciens vont les intrigants et on pourra aussi du coup obtenir des comploteurs qui vont nous permettre de sortir des cartes “complot” qui s’activent à la façon des merveilles.

Le placement des cartes est donc un peu différent, car il y a respectivement 5, 5 et 3 cartes sénateurs en plus dans chaque période. Les politiciens utilisent les cartes bleues pour obtenir des actions supplémentaires, ce qui permet de donner plus d’importance à ces cartes qui étaient un peu secondaires auparavent.

Et puis, surtout, il y a maintenant un nouveau type de victoire, la victoire politique, qui consiste à avoir la majorité au Sénat dans les 6 chambres simultanément. Ce nouveau type de victoire, en plus de la scientifique et de la militaire, rajoute pas mal de tension et il faut vraiment être partout pour éviter de se faire coincer. Le jeu reste très bien équilibré et quasiment aussi rapide. Une extension, qui sans être indispensable pour ce jeu déjà excellent (17ème sur BGG), rajoute une profondeur et de nouvelles options stratégiques qui sont les bienvenues.

Steam : Poser des rails dans les Appalaches

Position finale de la partie

Décidément la période des fêtes est riche en test de nouveaux jeux. Il faut dire que la présence de mon beau-frère gamer parmi nous, incite à enchainer les parties (au moins une l’aprem et une le soir), au détriment du craft, mais bon…

Steam (2009) nous avait été offert par un ami qui a décidé, pour d’obscures raisons de météo, d’aller revoir sa Normandie, le pays où il est né… Il nous a fallu quelque temps pour nous décider à tester ce jeux de l’excellent Martin Wallace (auteur d’une bonne cinquantaine de jeux dont Brass : Lancashire et Birmingham et A few acre of snow, testés et approuvés par votre serviteur).

En effet, le jeu n’est pour le moins pas ‘Glamour’ vu la thématique ferroviaire et les deux cartes proposées : la Ruhr ou les Appalaches. Nous avons opté pour la plus exotique des deux, mais sachez que l’on peut dégotter en extension les cartes de l’Inde, du sud des États-Unis, de la Pologne, de l’Afrique du sud, du Midwest, du Japon, de Singapour, de la Belgique, du métro de Bruxelles, de la côte est, de la Chine, de la Grande-Bretagne, et de la Californie (la taille des cartes varie en fonction du nombre de joueurs).

Cependant, passé le stade du glamour, on se retrouve dans un jeu de construction de réseau où la mécanique principale consiste à gérer son endettement pour se donner les moyens de relier les principales villes de la région et de marquer des points de victoire en acheminant ensuite les marchandises par son réseau où ceux de ses concurrents. Le jeu est plaisant et réserve de bons moments de réflexion lorsque la carte commence à être saturée pour continuer à poser des voies.

Toujours est-il que les scores sont très resserrés et la partie s’est achevée par un match nul après plus de 3 h de jeu agréable. La relative simplicité des mécaniques de jeu et surtout la manière unique de marquer des points font que cela ne restera pas dans mes jeux favoris, mais la variété amenée par les différentes cartes est le signe d’une bonne re-jouabilité. La question de la thématique risque cependant de rebuter pas mal de joueurs plutôt ‘casual’ qui pourtant ne devraient pas achopper sur les règles qui s’expliquent rapidement. A voir…

Maracaibo : Un trésor caché dans la jungle des règles

Nous avons testé à trois joueurs, le jeu Maracaibo que je viens d’acquérir sur Okkazeo. Le jeu est fort bien classé sur Board Game Geek (42éme) et fait donc partie à ce titre, comme tous les titres du top 100 de BGG, de ma wishlist.

Mais Maracaibo est un jeu qui se mérite car il est comme un joyaux pris dans une gangue de règles qui bien qu’étant fluides lors de la partie doivent être défrichées durant leur apprentissage. Le livret de règle est parfois bien obscur et c’est deux pages plus loin qu’on finit par comprendre le mécanisme de règle exposé deux pages plus tôt. Mais ne vous découragez pas ! Insistez ! Creusez votre chemin dans les règles et vous déboucherez enfin une heure plus tard à l’eldorado !

Car le jeu est magnifiquement plaisant. A tel point qu’il fait partie de ces jeux où l’on prend du plaisir même lorsque l’on est loin au score. Les mécanismes du jeu font que l’on enchaîne avec entrain amélioration de son navire, enrôlement de membres d’équipage, exploration dans la jungle, quêtes aventureuses, combats pour la prises de cité, placement de ses espions, livraison de marchandises dans toutes les caraïbes, et tel un vrai corsaire, on change d’allégeance aux trois couronnes d’Espagne, de France et d’Angleterre, au gré du vent où nous porte notre navire.

Et encore, avons-nous fait qu’une partie en mode normal. Car il existe un mode “héritage” où les quêtes s’enchainent selon un fil rouge scénarisé qui introduit un aspect narratif dans un jeu de plateau où, sans être coopératif, la compétition entre joueur n’est pas farouche mais se passe surtout dans la course pour se faire bien voir des trois nations dirigeantes.

Une grande découverte donc et j’ai hâte de reprendre les parties en mode “héritage” pour découvrir l’histoire qui commence par “un mal mystérieux s’est répandu dans Portobello. Des pillards ont profité de la situation pour envahir la ville. Gloria, la soeur de votre premier lieutenant, vit ici. Elle a besoin de votre protection”…